Ces chiffres français officiels sur l’IPTV illégale montrent que la bataille est encore très loin d’être gagnée
L'Arcom dévoile ses derniers chiffres sur l'IPTV illégale. Malgré une lutte qui s'intensifie, le phénomène pèse encore très lourd dans le paysage – notamment pour les contenus sportifs. On apprend également que les pirates français sont aussi des consommateurs qui paient des abonnements légaux.
La dernière étude de l'Arcep donne quelques repères actualisés sur le phénomène de l'IPTV illégale dans l'hexagone. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au global, les effets de la lutte des ayant droits et des autorités gardent une efficacité relative. Le phénomène manque toujours et encore de reculer – même si les chiffres notent que la situation semble se stabiliser.
Quelques 18% d'internautes de l'hexagone continuent d'y avoir recours en 2024, principalement pour accéder à des chaines sportives à moindre frais. Un chiffre quasiment identique aux 19% mesurés en 2023. Et qui interroge sur l'efficacité des mesures décrétées par les autorités pour endiguer le phénomène.
La lutte contre le piratage semble à peine contenir un phénomène endémique
Ainsi en 2024, le nombre de sites bloqués suite à une décision de justice a augmenté de 146% à 3 797 noms de domaines. Un nombre qui comprend quelques 1 769 plateformes dédiées à l'IPTV et 2 028 sites pour tournés vers le streaming en direct illégal. L'Arcom relève que dans la masse de ceux qui recourent aux services IPTV illégaux, 41% sont de nouveaux utilisateurs.
Ce qui est loin de constituer une bonne nouvelle. Il y a quand même un peu de positif, aussi. 60% des clients des sites IPTV pirates sont aussi abonnés légalement à un bouquet de chaines sportives classiques. Ce qui est près de deux fois plus que la moyenne des autres internautes. L'IPTV permet à ces profils d'accéder à une offre plus vaste qu'ils n'auraient pas les moyens de financer autrement.
Les deux tiers regardent en effet des contenus sportifs au moins trois fois par semaine. L'étude confirme un renforcement du marché illégal autour du football (44% de l'échantillon interrogé). Avec en premier lieu la Ligue 1 et la Ligue des Champions. D'autres sports émergent dans l'étude, comme le tennis (Open d'Australie…) et le rugby (top 14). Pour mieux lutter contre le phénomène, l'Arcom semble dire en creux qu'il faut donc renforcer l'offre légale tout en la rendant plus accessible.
Une autre approche pourrait toutefois accompagner le mouvement à plus ou moins long terme si cela ne portait pas ses fruits. Certains pays commencent en effet à cibler directement les consommateurs de sites pirates…